Malo de Lange et le fils du roi

Dans le Paris des années 1835, un sordide trafic de coeurs humains et animaliers mobilise les autorités policières. Pour les besoins de la cause, les Personne, père et fils, n’hésitent pas à fréquenter les quartiers borgnes avec leurs prostituées, tziganes et autres magiciens ou montreur d’ours. Et quand l’enquête les fait approcher de très près les membres de la famille royale, qu’à cela ne tienne, ils seront à la hauteur, en toute simplicité, cela s’entend.  

Troisième aventure bien rythmée du très jeune chef de la sécurité : Malo, 15 ans, fils de M. Personne. À l’origine de ces péripéties, un fait réel : la disparition du coeur de Louis XVII. En faisant intervenir quelques personnages, réels eux-aussi  – membres de la famille royale ou médecin émérite – Marie-Aude Murail joue habilement sur plusieurs tableaux. Si la personnalité du héros adolescent n’est pas franchement réaliste, le décor lui l’est parfaitement, étayé par une bonne connaissance de la vie citadine de l’époque. Les seconds rôles sont eux-aussi bien campés, et le jeune prince de Montpensier, « Toto » pour les intimes, ne manque pas de saveur. Il y a de fortes chances pour que les lecteurs ne fassent pas le lien avec Vidocq ou Houdin le prestidigitateur ; ce n’est qu’un regret passager, l’intrigue bien ficelée vaut pour elle-même.