Ma vie dans les Appalaches

Un siècle et demi après Henry David Thoreau, un de ses maîtres à penser, Thomas Rain Crowe décide de faire une expérience de vie en autarcie dans une contrée montagneuse et encore préservée de la Caroline du Nord. Il retape une cabane abandonnée et y vit pendant près de quatre ans sans électricité, sans eau courante, sans téléphone, sans aucune machine et même sans montre. Il se nourrit de ce que produit son jardin et aussi de la cueillette, de la pêche, se procurant ce qui lui manque par le troc avec des fermiers voisins. Il vit pacifiquement aux côtés d’abeilles, de cerfs et bien d’autres animaux. Thomas Rain Crowe est écrivain naturaliste se référant fréquemment au mode de vie des Amérindiens, mais il est surtout poète. Son récit est abondamment émaillé de poèmes d’auteurs classiques ou de lui-même qui, du fait de la traduction, perdent évidemment leur sonorité originale. On y trouve beaucoup de citations, ainsi que de digressions et de longues énumérations de plantes ou d’animaux que l’auteur ne se lasse pas d’observer. Cet hommage à la nature menacée comporte beaucoup de belles pages qui révèlent un homme en symbiose quasi religieuse avec son environnement.