Lire dans la gueule du loup : essai sur une zone à défendre, la littérature

MERLIN-KAJMAN Hélène

« La littérature, parce qu’elle se situe entre le monde interne et les contraintes du monde externe, nous offre un lien imaginaire et symbolique pour apprivoiser en commun nos points de souffrance extrême et les transformer en plaisir ». La citation de cette universitaire résume bien sa pensée sur la littérature, lieu privilégié d’un partage entre auteur et lecteur qui se pratique dès l’enfance et pendant la scolarité avec la participation éclairée des parents et des enseignants. Or cet apprentissage capital du plaisir littéraire partagé lui semble menacé aujourd’hui. Féconde est cette idée centrale qui met en relief le rôle éthique et salvateur de la littérature, et dont les développements réservent de séduisants passages sur des thèmes éternels (le beau, le rire, la sexualité…), illustrés par des textes finement analysés (Daudet, Molière, Sévigné, Baudelaire…). Cependant on peut être gêné par la construction compliquée de l’ensemble, par le langage savant et les nombreuses références à la critique contemporaine, notamment psychanalytique. (L.K. et A.Le.)