L’hiver des hommes

Marc, écrivain français, part en République serbe de Bosnie interviewer les survivants serbes de la guerre qui a déchiré l’ex-Yougoslavie. Ceux-ci vivent misérablement dans une région montagneuse, soumis à un gouvernement mafieux. Les récits qu’il recueille concordent : Les hommes, impliqués de gré ou de force, se sont livrés à une guerre féroce, impitoyable et l’épuration a été totale : il n’y a plus aucun musulman. Marc cherche en particulier à comprendre les raisons du suicide d’Ana, la fille de Mladic, le « boucher de la Bosnie ». Cet événement lui évoque les problèmes psychologiques des enfants des dignitaires nazis. Ce roman, très dense, se base sur des faits tristement réels. Lionel Duroy, qui s’attache surtout à analyser les comportements individuels, dresse un tableau saisissant de vérité de la vie dans cette enclave repliée sur elle-même. Il montre comment la peur de l’autre et l’absence d’échanges entre voisins, aggravées par des différences ethniques et religieuses, ont initié le conflit et conduit à un point de non-retour où toute réconciliation semble impossible. Le ton est volontairement neutre, les descriptions réalistes. Un livre grave.