Quand Martha accède au désir de son père en fin de vie, qui souhaite bénéficier, en Suisse, d’un suicide assisté, elle demande à son amie de toujours de l’accompagner. Le voyage commence en Allemagne, se poursuit en Italie puis en Grèce, dans la vieille Golf de Kurt ; un voyage plein de rebondissements, les désirs changeants du vieil homme faisant loi, relayés par ceux de Betty qui se prend, elle, à rêver de retrouver peut-être la trace d’Ernesto, le tromboniste qui a traversé sa vie d’enfant en partageant un temps celle de sa mère…
Deux femmes, la quarantaine, indépendantes affichées, entre désir d’enfant, expériences amoureuses, regrets lancinants, et incursions dans la drogue, partagent un voyage hors du commun dans une vieille guimbarde aussi cabossée qu’elles, un vieil homme mourant à l’arrière. Ce pourrait être macabre ; c’est d’une extravagante drôlerie car rien ne se passe comme annoncé, du début jusqu’à la fin avec une belle maîtrise du suspense et une joyeuse désinvolture dans l’invention de péripéties. Ce roman vaut aussi par la réflexion sur la vie qui structure ses deux personnages, une ode à l’amitié, à la rage de vivre, antidotes à la fragilité de chacune, aux ratés de l’existence, comme l’humour gouailleur, qui est leur marque, l’est au chagrin. Un beau texte à l’énergie communicative. (C.B et S.H)
Parution le 2 septembre 2021