Les monstres de Sally

Femme active, épouse et mère comblée, Sally s’estime heureuse. Pourtant, un jour, elle craque et s’offre, à l’insu de tous, une semaine de détente et une aventure sans lendemain avec Mark, rencontré à l’hôtel. Plus tard, quand les médias annoncent la mort de l’épouse de Mark et de leur fille, Sally ne reconnaît pas dans le mari et père éploré l’homme qu’elle a connu. Elle doit aviser la police sans s’exposer. L’enquête de l’inspecteur Waterhouse suit de nombreuses pistes et le conduit à des familles qui cachent bien des secrets.

Sophie Hannah tisse à nouveau un thriller psychologique (La proie idéale, NB avril 2010) qui repose sur la confusion des identités et les relations familiales obscures. Le trouble est habilement entretenu par l’alternance de la parole intime de chacune des mères. L’image intouchable de l’amour mère/fille, brouillée par l’irruption violente de sentiments de rancoeur et de haine inquiète. L’enquête, encombrée d’anecdotes secondaires, est parfois difficile à suivre et le coup de théâtre final est pour le moins incroyable. Un roman dérangeant, certes, mais plutôt efficace.