Les chemins de la haine

Dans la banlieue de Peterborough, petite ville de l’est de l’Angleterre, un homme est retrouvé brûlé vif dans l’incendie d’un abri de jardin. L’inspecteur Zigic et le sergent Ferreira de la section « crimes de haine » sont chargés d’enquêter sur le meurtre. La victime est un travailleur immigré comme il y en a beaucoup dans le quartier et les recherches s’avèrent difficiles à mener en raison du mutisme des habitants vis-à-vis de la police et de l’abondance de coupables potentiels.  Pour son premier roman, Eva Dolan s’attaque à un vrai problème : déroulant une intrigue certes complexe mais bien conduite, elle décrit les problèmes sociaux rencontrés par les habitants des banlieues confrontés à la crise économique ainsi que le désespoir et la solitude dans lesquels se débattent les immigrés sans défense, victimes impuissantes des gangs qui verrouillent l’emploi et des marchands de sommeil. C’est un saisissant témoignage des conditions de vie faites à des personnages, par ailleurs très crédibles et bien insérés dans le récit, qu’ils soient expatriés ou déracinés et alors obligés de travailler dans un monde où la vie humaine n’a parfois même pas la valeur des matériaux utilisés sur les chantiers. Un livre dur mais sans concessions.  (J.M. et V.A.)