L’enterrement d’un Juif hongrois

PAYSAN Catherine

AprĂšs trente-trois ans de vie commune, Catherine, aujourd’hui quatre-vingt-dix ans, enterre Emil, Juif hongrois. Elle Ă©voque la personnalitĂ© de son mari, son passĂ© tragique, ses ascendants, entremĂȘlant Ă  ce rĂ©cit sa propre enfance provinciale ; elle Ă©numĂšre ses succĂšs littĂ©raires tĂŽt couronnĂ©s, rappelle ses amours malheureuses. Lorsqu’Emil entre dans sa vie, ils s’aiment aussitĂŽt, elle l’intĂšgre dans son milieu, l’épouse (« mariage Ă  hauts risques » !). Sa retraite d’enseignante prise, Ă©crivant toujours, elle retrouve avec lui sa maison sarthoise, partageant dĂ©saccords et tendres rĂ©conciliations avant d’aborder la solitude.

 

 Long rĂ©cit ! Les mots de Catherine Paysan (L’amour lĂ -bas en Allemagne, NB mai 2000) retiennent dans une maille serrĂ©e chaque dĂ©tail d’une existence que la littĂ©rature veut sublimer d’un style chantournĂ©, d’un vocabulaire prĂ©cis, voire prĂ©cieux. Ne rien perdre ! On sait tout, les vĂȘtements, les repas, le dĂ©cor, les familiers, et les morts sont toujours lĂ , rattachant au passĂ©. Des gloses historiques, politiques, psychologiques, des notations sensibles enluminent le tableau. Tout cela n’est pas sans mĂ©rite, mais fatigue, comme les croquis complaisants de l’auteur en Ă©pouse amoureuse, en maĂźtresse de maison accomplie, en chanteuse admirĂ©e, en Ă©crivain recherchĂ©e
 Aux derniĂšres pages, postures abandonnĂ©es, la dĂ©tresse d’une vieille femme devient Ă©mouvante. (M.W. et B.T.)