L’enfant qui mesurait le monde

Veuf, Eliot avait décidé de quitter New York et son métier d’architecte à la suite du décès accidentel de sa fille sur l’île de Kalamaki. D’origine grecque, il y vit donc depuis une dizaine d’années développant les recherches de sa fille sur le nombre d’or dans les vestiges dans la Grèce antique. Une relation de confiance s’est instaurée avec son voisin, un étrange enfant colérique mais surdoué, qui établit de mystérieux calculs afin que règne « l’ordre du monde ». Des comportements qui exaspèrent sa mère, courageuse patronne de pêche. Soudain un projet d’hôtel Marina vient bouleverser les rapports entre les habitants du petit village grec… Auteur de nombreux romans, Metin Arditi (Juliette dans son bain, NB avril 2015) situe l’action sur une petite île, certes imaginaire, mais dans un contexte de crise bien réel qui pousse les autochtones au choix de la modernité. En parallèle, l’auteur fait partager avec sensibilité les crises d’angoisse du jeune autiste, apaisées par les mathématiques et la douce patience de son voisin. L’écriture vive rythme l’action et les brefs chapitres développent avec justesse l’ambiance d’une microsociété insulaire qui sait protéger les plus faibles. (M.R. et C.M.)