Le serpent aux mille coupures

Moissac, ses vignes, ses paysans madrés et racistes, et pas de douceur de vivre pour Omar, Sénégalais marié à une fille du pays… C’est dans ce bled perdu que doivent se rencontrer des trafiquants de cocaïne. Le chemin de trois Colombiens – dont le fils chéri du parrain de la drogue – croise par hasard celui d’un mystérieux motard en fuite qui les abat et se réfugie chez Omar et sa famille. Le papa colombien envoie un tueur faire le ménage et les cadavres affreusement torturés et mutilés se multiplient à l’effarement de la police. Mais qui donc est ce mystérieux DOA ? À la parution de Citoyens clandestins (NB mars 2007), on le soupçonnait déjà d’avoir navigué dans les eaux des services secrets. Il fait preuve ici d’une bonne connaissance du trafic international de la drogue et des règlements de comptes de la pègre. Ajoutons à cela la peinture d’une France profonde, xénophobe, reflet de cas récents de harcèlement dans le Massif central et on obtient un polar malheureusement assez crédible. Qui ne manque par ailleurs ni de rythme, ni de rebondissements ni de mystère et s’offre même un rien d’émotion au final.