Le monde d’Archibald se résume à la maison de famille près de Lausanne. Le vieil homme y reçoit aux vacances d’été filles, petits-enfants et la narratrice, sa nièce. Dans cette demeure imprégnée de la mémoire familiale, les revers de fortune, les deuils et la fuite progressive des descendants n’arrivent pas à altérer les rites immuables instaurés par le patriarche. Une vieille cuisinière et un étrange ouvrier agricole kosovar qui éveillera la sexualité de la jeune fille jouent aussi dans ce décor suranné leur partition.
En racontant ses étés, la narratrice laisse à voir combien l’attachement à son oncle et à cette maison l’a marquée pour la vie. Elle seule restera fidèle jusqu’au bout à l’homme et au lieu. Par touches impressionnistes, dans un cocktail de couleurs, de bruits et d’odeurs, est restituée avec talent la campagne suisse. Avec la même délicatesse, et par allusions, sont évoqués les sentiments, tensions et drames familiaux. Le style classique, imagé et subtil de cette romancière helvétique de langue française, est au diapason du récit.