Laisse les hommes pleurer

Pupille de l’État, gardien de prison, dépressif, Léonard lâche son métier devenu insupportable. Désireux de faire le point sur son lourd passé avant de commencer une nouvelle vie, il part à la recherche de Sammy, son « frère » de misère réunionnais, recueilli et exploité comme lui par une famille agricole de la Creuse dans les années cinquante. Ce double voyage dans la mémoire et vers les lieux d’enfance, entrepris en hiver par le narrateur, est l’occasion de rencontres parfois malsaines, de retrouvailles émouvantes et le renvoie à des souvenirs douloureux d’abandons et de maltraitance, ponctués de quelques éclats d’amitié et de solidarité. À l’aide de mots ordinaires, de phrases simples, de métaphores poétiques, l’auteur du recueil De plus en plus de gens deviennent gauchers (NB février 2004) accompagne avec compassion l’errance morale des naufragés de l’amour originel. Un roman de la détresse à l’atmosphère lourde de tristesse.