La saison des mangues introuvables

Sous ce joli titre un peu énigmatique, sont regroupées huit nouvelles d’un jeune auteur américano-pakistanais déjà publiées séparément mais possédant un trait commun : une propriété terrienne située entre Lahore et Islamabad sur laquelle règne un vieux chef de lignée, K.K. Harouni. Là se croisent, sans véritables liens entre eux, huit destins individuels, au hasard des points de vue pris par l’auteur sur une société complexe, très particulière, pétrie de clientélisme et de domesticité, dans le Pakistan rural contemporain. Mendiants, jardiniers, femmes battues, cousines pauvres, épouses bafouées, jeunes intrigantes, valets fidèles, cuisiniers voleurs, chauffeurs indiscrets, comptables véreux, tout un petit monde surgit ainsi sous une plume rapide, légère, mais d’une cruauté inouïe, et patauge sous nos yeux pour survivre.

Plus qu’une histoire ou des histoires, c’est une atmosphère que l’on privilégiera dans cet ensemble, un ton, une saveur, un sens humoristique du tragique et cette extrême intelligence de la débrouillardise qui ne sont pas sans rappeler le film « Slumdog millionnaire ».