Andrea Camilleri a regroupé, dans ce recueil, trois enquêtes de son héros en début de carrière, dont La première enquête de Montalbano, commissaire fraîchement nommé à Vigata, bourgade imaginaire de Sicile, en bordure de mer. Les trois récits possèdent un élément commun : ils ne sont pas centrés sur des crimes de sang. Des assassinaats d’animaux et une formule énigmatique, annonçant peut-être un massacre humain, l’enlèvement d’une fillette, les projets homicides d’une jeune femme confrontent Montalbano et ses nouveaux collaborateurs aux pressions exercées par les politiques et les membres locaux de la mafia.
Les lecteurs fidèles (cf. Le tour de la bouée, NB juillet 2005) reconnaîtront en ce commissaire débutant déjà tous les traits de sa personnalité fort attachante : modeste, cultivé, fin psychologue, rusé, profondément humain, épicurien et parfois désinvolte à l’égard de la loi. De plus l’on appréciera la subtilité de traitement des rapports humains. Mais une enquête de Montalbano, c’est aussi le style unique de Camilleri, cet idiome étrange, poétique et truculent, associant italien et dialecte sicilien, admirablement restitué dans la traduction de Serge Quadruppani.