La poussette

Une toute jeune femme raconte l’engrenage funeste de sa vie. Au départ : le blocage des roues d’une poussette et le vol plané mortel du bébé qu’elle promène. Alors, l’école de puériculture, il n’en est plus question ! Elle devient apprentie horticole. Sur un terrain de golf, elle a un coup de foudre pour celui qui récupère les balles perdues dans les trous d’eau : il sera son mari. Les mois se suivent, aucun enfant ne s’annonce. Elle sent bien qu’il est triste son mari, elle voudrait tant lui faire plaisir, mais comment lui faire comprendre qu’elle ne peut « même pas s’imaginer avec un bébé vivant, encore moins avec une poussette ».

Sur un ton impassible, dans un langage simple, clair, la narratrice déroule un récit minutieux, à la limite du fantastique. Ce mélange de candeur et de réel décalé est source insidieuse de tension et d’effroi, à la frontière de la folie. La cinéaste suisse Dominique de Rivaz a su décortiquer l’inconscient d’une femme en mal d’enfant. Ce conte contemporain, très original, émouvant, ne peut laisser indifférent.