La Grande Terre (Paco les Mains rouges ; 1)

Paco, il aurait pu être guillotiné, il a juste été condamné à perpète en Guyane. Et vogue le bateau vers le bagne. Lui, l’instit, il s’y fait tatouer le dos par Armand, un colosse. Pendant ce temps, personne ne l’ennuie. Arrivé à Saint Laurent, il doit découvrir la dure loi de la vie en commun, défendre sa peau et se faire respecter. Pendant qu’Armand est envoyé dans un autre camp, il mène une vie de débrouille qui ne serait pas trop dure s’il n’était sujet à d’intenses crises de palu. Puis Armand revient, blessé, pour se faire soigner. Et là, il se passe quelque chose de très fort…

Cet ouvrage, véritable documentaire, décrit avec simplicité l’enfer pour les condamnés. Enfer organisé autant par l’administration que par la société bien codifiée des détenus. La manière de raconter de Paco, sobre, sans rien cacher, en fait encore plus ressentir l’horreur. Enfin, le graphisme de Sagot, ses encrages intenses, son choix d’une atmosphère ocre pesante, ses portraits taillés en coups de serpe et ses décors naïfs ajoutent à la rudesse du récit. Un beau témoignage sur ce que subissaient des hommes il n’y a pas très longtemps.