La Fille qui tombe du ciel

Automne 1943. Après un entraînement commando en Écosse des plus rudes, censé lui inculquer les méthodes de combat et d’autodéfense sur le terrain, Marian Sutro, âgée d’à peine vingt ans, est parachutée au sud de Toulouse pour assurer la liaison entre le renseignement britannique et la Résistance. Anglaise, mais de mère française, éduquée en Suisse, elle est parfaitement bilingue. Ainsi, malgré sa jeunesse et son inexpérience, devient-elle un agent précieux que se disputent plusieurs réseaux de services secrets. Marian, qui prendra diverses identités, est une jeune fille de la bonne société avide de quitter la tutelle bienveillante de ses parents et dotée d’une personnalité très affirmée. Fougueuse, charmante, idéaliste, elle rêve d’aventures héroïques mais aussi du grand amour qu’elle pense avoir trouvé en la personne d’un ami de son frère. Transformée en femme engagée d’un grand courage, elle est envoyée à Paris, ville de tous les dangers, pour contacter ce physicien atomiste qu’elle aimait à l’adolescence et le persuader de rejoindre à Londres les scientifiques qui travaillent sur la bombe à neutrons. Romancier anglais très apprécié pour ses fictions historiques, Simon Mawer, cherche à rendre hommage à travers ce récit haletant au sacrifice des femmes engagées volontaires dans l’action clandestine pendant la seconde guerre mondiale – des héroïnes confrontées à la trahison, à la peur, à la solitude et vouées le plus souvent à la torture, à la déportation, à la mort. Dans un tempo digne d’un thriller, ces multiples aventures de guerre et d’amour sont servies avec talent par une reconstitution historique, sociologique et géographique impeccables. Le cadre recréé ainsi par l’auteur a une résonance très authentique ; il met en lumière ces femmes de l’ombre et leurs destins bien réels. Un moment de lecture impressionnant et une héroïne que l’on ne peut oublier de sitôt…