La femme dans le miroir

Adrien reconnaît, sur une toile contemporaine, le visage reflété dans le miroir d’une vanité peinte au XVIIe siècle par un Maître hollandais. Il se lance dans une enquête où l’analyse des pigments picturaux et l’alchimie le disputent aux pratiques d’un thanatopracteur décédé et d’un chercheur converti dans l’élevage des escargots. Perdu dans les nuées, il retombe sur terre en retrouvant à la morgue le cadavre de sa voisine renversée par une automobile. Un grain de beauté à la naissance de son cou l’inonde d’une clarté explicative.

Tantôt rationnelle, tantôt abracadabrante, cette histoire fantastique absorbe le lecteur oscillant entre doute et certitude. Than-Van Tran-Nhut, créatrice avec sa soeur de la série des enquêtes du mandarin Tân et qui signait l’an passé Le bouquet de la licorne (NB avril 2009), articule scientifiquement, dans un style harmonieux, un récit bien mené qui se dénoue à la dernière page. Et entre poudre d’os, pierre philosophale, transmutation du plomb en or et, finalement, élixir de jouvence éternelle, ce parcours, certes complexe, tient la route.