La disparition de Philippe S.

Mère d’un petit garçon, elle se souvient de sa liaison avec Philip S., un jeune Suisse de vingt et un ans, arrivé à Berlin en 1967 pour faire des études cinématographiques. Leur engagement politique d’extrême gauche prend vite le pas sur les aspirations artistiques de son amant et les mène jusqu’à la prison. Après leur libération, il se radicalise et plonge dans la clandestinité et l’action terroriste. Elle finit par le quitter avec son enfant et il est abattu par la police en 1975. Ce roman remet en mémoire les agissements révolutionnaires des milieux étudiants allemands dans les années 1960-1970 avec la tentative d’assassinat contre Rudi Dutschke à Berlin et les violences meurtrières dont certains groupuscules se sont rendus coupables. N’évoquant ces assassinats qu’en filigrane, l’auteur fait pénétrer dans l’intimité d’une jeunesse idéaliste, vivant en communauté, qui combat l’injustice sociale et l’impérialisme américain et qui, dans le cas de Philip S., se laisse entraîner dans une spirale mortifère. Son récit sobre et factuel laisse sourdre une émotion retenue et donne une présence quasi réelle au jeune couple. Largement autobiographique. (L.K. et A.Be.)