La Disparition d’April Latimer

À Dublin, dans les années cinquante, une jeune femme, Phoebe s’inquiète de ce que sa meilleure amie, April, ne donne plus signe de vie. Elle alerte son père, médecin légiste porté sur l’alcool et très lié à un policier local, sa bande de copains disparate, et la famille de la disparue, famille aux contours imprécis. L’enquête paternelle, menée avec ténacité et grâce à l’aide de l’inspecteur, aboutit malgré les difficultés soulevées par les rapports affectifs et claniques des personnages. À l’époque des téléphones en bakélite et de la TSF, l’intrigue imaginée par l’auteur de Les Disparus de Dublin (NB mars 2010) alias John Banville, s’étire entre supputations et recoupements. April se révèle une toute autre femme que celle à qui son environnement prêtait une réputation sulfureuse. Le suspense final sauve un récit lent, plus proche d’une énigme policière très classique que d’un thriller frissonnant. Une riche tante américaine, venue goûter aux joies des averses irlandaises, apporte un soupçon de fraîcheur.