La Brigade du rire (ce que nous sommes)

Dylan invite chez lui ses anciens équipiers de handball pour fêter le trentième anniversaire de leur dernière victoire, alors qu’ils étaient encore au lycée. Tous sont de gauche et en veulent particulièrement à l’éditorialiste Pierre Ramut, de « Valeurs Françaises », qui dénigre systématiquement les ouvriers fainéants, les assistés, les RTT, les syndicalistes… Ils décident de monter un énorme canular : kidnapper le journaliste et le faire travailler comme un ouvrier, afin de lui faire vivre la réalité du quotidien de ceux dont il parle sans les connaître. Ces vengeurs masqués prennent le nom de Brigade du rire… Dans ce long roman, Gérard Mordillat (Xenia, NB mars 2014) reprend ses sujets de prédilection : les injustices sociales, la précarité, les inégalités. Il utilise ici la farce pour souligner le fossé qui sépare ceux qui sont proches du pouvoir politique de ceux qui le subissent. Il met ainsi en scène avec jovialité une multitude de personnages tragi-comiques qui agissent comme des adolescents blagueurs et irresponsables, dans des situations malheureusement peu crédibles. Comme dans toute leçon de morale les bons se tirent d’affaire et les méchants sont punis, mais le lecteur finit par se lasser de cette fresque un peu caricaturale. (M.-F.C. et C.Bl.)