Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps

Pour qui n’est pas prévenu, la lecture de cet album le plonge dans un abîme de vulgarité.  Le personnage principal est un infirme mal aimé dans son enfance, passionné de BD, proche des milieux anars, qui, petit à petit, s’enfonce dans la déchéance à travers drogue et alcool. Il s’agit en fait de Charlie Schlingo, réalisateur de BD de la Bande à Wolinski et Choron, que les auteurs ont bien connu et dont ils souhaitent évoquer la mémoire : son infirmité assumée, sa révolte anarchisante, sa chienne appelée Méchanceté, son goût de la provoque, sa dérive. À travers cet homme, ils recomposent l’atmosphère déjantée régnant autour de Hara Kiri et Charlie Hebdo et de leurs fondateurs. Le dessin de F. Cestac en est le reflet exact : gras, empâté, sans nuance, d’un noir et blanc envahissant lourdement les planches, d’une vulgarité appuyée. L’album réjouira certainement les nostalgiques d’une époque, les fans de Charlie Schlingo, les amateurs de Charlie Hebdo. Quant aux autres…… !!!