Il ne devra plus y avoir d’orphelins sur cette terre

1943, les libérateurs américains débarquent en Sicile et en Calabre. Un soldat italien, Calusia, charge une énorme caisse sur le dos de son âne. Que contient cette caisse ? Mystère. De quoi manger, en ces temps de misère ? Il prétend que non.

Ce que l’on sait, c’est qu’il doit livrer la caisse au palais Pignatelli, à Naples, puis rentrer chez lui, à Bergame, plus loin dans le Nord. Un long périple, au cours duquel Calusia fera de nombreuses rencontres, dangereuses ou cocasses, intrigantes ou émouvantes. À commencer par celle de Concetta, une jeune fille délurée, qui s’est échappée de l’orphelinat…

Après le renversement de Mussolini et le chaos que provoque la signature de l’armistice, les hommes de troupe, désormais sans ordres et sans chefs, décident de rentrer chez eux. C’est là que démarre cette magnifique adaptation de Le compagnon de voyage de Malaprte. Très réaliste, la BD propose une liberté de tons dans laquelle toutes les émotions s’inscrivent fortement : abandon de l’enfance, découverte de la cruauté du monde, innocence perdue, incroyable beauté de ce et ceux qui nous entourent…

Une oeuvre magistrale servie par un dessin sobre au service d’un récit de voyage initiatique de haute volée.

(MT)