Histoire du saint-Simonisme : 1825-1864

Henri de Saint-Simon disparaît en 1832, laissant de nombreux écrits. Il est alors inconnu. Ce sont ses disciples, surtout Prosper Enfantin, qui ont diffusé sa doctrine en la complétant et la clarifiant. Elle repose sur trois piliers, la science, l’industrie et la religion (un nouveau christianisme). Pour réformer la société, il faut donner le pouvoir aux industriels quitte à restreindre les libertés individuelles. Prosper Enfantin est journaliste, prédicateur. Il fonde une communauté chaleureuse, voyage, imagine des projets, tel le canal de Suez. Malgré des échecs répétés, il entreprend après 1841 d’unifier et de développer les lignes ferroviaires…   Jean Lebrun propose une réédition allégée de l’Histoire du saint-simonisme écrite en 1931 par Sébastien Charléty qui retrace la vie du fondateur, puis celle de Prosper Enfantin dont il fait un portrait saisissant. Le « Père » est un visionnaire prêchant la paix, l’unité des nations, le travail désintéressé, l’amour comme règle de morale sociale… Les raisons de ses déconvenues sont finement analysées. Doctrinaire parfois sectaire plus qu’homme d’action, peu soucieux des réalisations pratiques, il fait rêver ; mais son influence se limite au cercle de ses disciples qui, déçus, se dispersent. Il reste qu’il a inspiré les entrepreneurs du Second Empire et le socialisme naissant. Un ouvrage éclairant. (L.G. et A.Lec.)