Et puis le silence

Cinq jeunes gens, engagés dans l’humanitaire pour des raisons personnelles variées, aident des familles malmenées par une guerre civile. Lors d’une mission dans un village, ils sont pris pour cible par un milicien armé. Conduits par un autochtone, ils se réfugient dans une grange. Blessé, le chauffeur agonise à quelques mètres sans que les autres osent le secourir de crainte d’être abattus. Commence une nuit d’angoisse et d’interrogations…   Ce roman d’Éric Fouassier, alias Yves Magne, mêle habilement plusieurs genres. Thriller réservant des surprises, c’est aussi un drame psychologique. Ecartelés entre peur de mourir, sentiment de culpabilité et idéal, les bénévoles finissent par révéler leur vraie nature. Ils se remémorent leur passé. Ce retour en arrière leur donne de l’épaisseur. Le médecin incarne l’égoïsme, la lâcheté et le mensonge. Les autres, altruistes mais meurtris par la vie, sont décrits de façon moins manichéenne. Le soliloque du sniper endoctriné est glaçant. En toile de fond quelque part en Europe centrale ou de l’est, se déroule une guerre atroce entre peuples frères, sous l’oeil impuissant des instances internationales censées y mettre fin. Ce livre court et saisissant, inspiré par les conflits contemporains, est écrit dans un style sobre malgré quelques images excessives. (L.G. et A.Le.)