Dors, ange amer.

C’est à partir d’un fait divers dramatique, le suicide d’un jeune CRS violé alors qu’il était enfant, que ce livre s’est construit. Atteinte au plus profond d’elle-même, Cathy Bernheim prend la plume pour dénoncer cette pédophilie qui aurait dû, selon l’étymologie, être l’amie de l’enfance et qui n’est que sa destruction. Sous le pseudonyme de Ego Sum, elle se souvient de son enfance brimée et meurtrie et parle au nom de ceux qui ont vu leur vie saccagée par les marques indélébiles infligées par les adultes. Avec Posthume, un enfant imaginaire, elle engage un dialogue pour dire ce qui lui tient à coeur sur l’éducation, la sexualité, la violence, l’amour.

 Cathy Bernheim, qui a écrit des livres pour enfants, des essais, des biographies (cf. Picabia, NB avril 1995), montre ici une profonde connaissance des blessures de l’enfance. Elle en fait le panorama d’une voix vibrante, veut mettre en garde et dénoncer. C’est un beau plaidoyer pour que cesse la pédophilie, écrit avec chaleur, vivacité et tendresse et qui se lit comme un roman.