Diabolique dentiste

La vie d’Alfie n’est pas rose : le garçon de 12 ans s’occupe seul de son père cloué sur un fauteuil roulant et ne mange pas tous les jours à sa faim. Un jour, une nouvelle dentiste vient parler de l’hygiène bucco-dentaire aux collégiens. Le docteur Ratiche est une grande femme inquiétante au sourire d’un blanc éblouissant. Contraint par l’assistante sociale d’aller la consulter, attaché et anesthésié, se réveille sans dents. Désespéré, il emprunte un dentier à son ami Raj le marchand de journaux et le convainc de monter un plan pour se venger…Comme dans ses précédents romans, l’auteur à l’imaginaire débordant s’épanouit dans l’excès, l’énorme. L’intrigue mouvementée entraîne les personnages extravagants dans des tribulations invraisemblables, drolatiques ou tragiques, où la magie s’inscrit dans le quotidien. Bourrées de mots inventés (comme chez Roald Dahl), certaines phrases sont à lire à haute voix pour s’amuser. En filigrane, la vie difficile du héros n’est pas occultée, l’auteur sait exprimer sobrement la tendresse et la complicité entre le père et le fils. Quand le pire se produit, l’humour de la narration tempère le drame. Les nombreuses caricatures aux traits noirs de Tony Ross correspondent exactement au déroulement du récit, réjouissantes et dédramatisantes. Fous rire garantis dès 8 ans.