& & & &
Kamel, qui vit caché sous le périphérique et traverse chaque jour Paris à pied. Jean-Claude, divorcé, travailleur pauvre, qui n’a pas de logement pour recevoir ses enfants. Marie, ex-infirmière, qui a sombré dans l’alcool après un divorce. La famille L, demandeurs d’asile. Pour toutes ces existences « aux limites incertaines » comme le dit Xavier Emmanuelli dans sa préface, le Samu social offre un peu de chaleur humaine et ouvre parfois une porte vers la réinsertion. Présence patiente, respectueuse, face à des êtres que le découragement a gagné et qui n’ont plus la force de lutter.
Un texte d’une grande sobriété fait corps avec des illustrations émouvantes. L’artiste, avec une grande sensibilité, a réalisé des croquis aux couleurs sombres de la nuit, à l’image du désespoir. Chaque « sans domicile fixe » est présenté par un portrait impressionnant de force, de dignité. La vie dans la rue est évoquée par des silhouettes estompées, vacillantes, à l’image de ce moment de leur existence où des hommes sont fragilisés. Tout public.