Bootblack ; 2

Allemagne, 1945. Alors que les armées alliées et soviétiques se livrent à une course vers Berlin sur les décombres du nazisme, Al Chrysler le petit cireur de chaussures devenu voyou est rattrapé par sa vie new yorkaise et ses origines. Il a fui l’Amérique et la femme qu’il aimait, son petit boulot de cireur et ses petites truanderies de gamin élevé sans parents dans l’Amérique de la Grande récession. Il découvre maintenant la violence des combats, dont le plus violent est ce passé qui le poursuit.

Mikaël, aussi talentueux au scénario qu’au dessin, montre avec cette tragédie en diptyque toute la virtuosité de son trait et de ses textes. Le récit, tout en flashbacks jusqu’à l’épilogue lumineux, nous entraîne dans la grande roue de l’Histoire et les petits rouages des personnages qu’elle écrase. Trois grands thèmes : New York, l’Amour, la Guerre, permettent à Mikaël d’exceller aussi bien dans les vues aériennes de New York que dans les vies fracassées des derniers combats de 1945, les regards langoureux et les haines tenaces. C’est superbe !