Au pays de mon ballon rouge

La misère contraint un petit Mexicain à quitter son pays, son ballon rouge et son chien pour émigrer avec sa mère et sa soeur de l’autre côté de la frontière, aux États-Unis. Il raconte.  Rien que nous ne sachions déjà, hélas, de l’ épreuve du voyage, de la frontière : un mur, un vrai mur surveillé par la police et quand est atteint l’Eldorado américain et ses gratte-ciel illuminés, c’est l’avenir de laveur de vitres qui attend les nouveaux venus. Mais sans colère, sans révolte, le narrateur dit son bonheur d’avant et, dans la dureté du présent, la nostalgie qui s’installe. L’originalité de l’album tient plus à l’illustration : un codex dans la tradition amérindienne sur papier amate – papier artisanal tiré d’une sorte de figuier – joint dans son intégralité

dans le dossier en fin de livre, comme un hommage à une culture balayée par l’Histoire. Des dessins naïfs, en noir et blanc – le rouge du ballon excepté – saturés de détails y racontent le quotidien . La mise en page du texte, en vis-à-vis, imprimé en blanc sur fond noir ou rouge, ajoute à l’élégance et à la richesse de cet album.